Saturday, July 03, 2010

Do what you want


L'aprèm on s'enregistre une émission radio avec Matt, en présence de public/invités/incrustes ; Pierre et Mérèm (?), bloqués à Paris suite à une panne mécanique de l'Espace, véhiculant la tournée acoustique de Zéphyr 21. Dans leur malheur ils sont tombés dans le métro sur les grandes affiches annonçant le concert et ont décidé de prolonger un peu leur séjour forcé dans la capitale, en en profitant pour passer par chez moi. J'ai une petite forme et c'est pas beaucoup mieux pour Mathieu donc l'enregistrement est un poil mou. Bonne playlist en tout cas, comme d'hab : Danko Jones, Dead Pop Club, Off With Their Heads, Copyrights, Pilot To Gunner, Armchair Martian, Thrice, Terrorvision, Suicide Machines, H2O, Refused, Ash, Down By Law, Hot Water Music, Ravi, Weezer et Bad Religion donc. On trace ensuite tranquillement au Bataclan, situé à 10-15 min à pieds de chez moi. Pas la peine de se presser, même si le concert commence tôt, la première partie dévoilée quelques jours auparavant n'est vraiment pas bandante. The Prostitutes, en fait un jeune groupe de garage/r'n'r français, à priori première signature du label de Philippe Manoeuvre (is a piece of shit). Dans un bar à côté, l'Apérock je crois, il y a les Lords Of The Pint qui jouent et font donc ainsi la presque première partie de Bad Religion. On se prend une première bière (ça sera la seule au final) et tchatchons un peu dehors. Il y a déjà pas mal de monde mais il faut dire que le concert est complet. Comme c'est bientôt l'heure de rentrer, on va chercher nos invits. Oui, on est trop vip. Merci Frank et Addictif. Franchement si j'avais dû payer, je ne sais pas trop si j'y serais allé, les ayant vus il y a à peine deux mois au Groezrock (concert cool au demeurant). Là je me dis que je vais passer faire un tour et puis si ça me saoule, si je suis trop fatigué je partirais avant la fin. Merde, je suis déjà un vieux con de parisien, blasé? Le Bataclan est bien blindé et bien chaud. Ca fait un peu rendez-vous des anciens combattants. Mais où sont ces gens quand il y a des concerts punk rock cool au Rigoletto, au Pixi, au Chiquito? Bref. C'est l'heure de la grande messe punk rock. Les cinq quarantenaires débarquent sur scène, tout sourire et envoient cash le brûlot "Do what you want", suivi aussitôt par "Overture" et "Sinister rouge". Les bases sont posées. Il faut dire qu'après une période de flottement milieu-fin 90's, le changement de batteur (Brooks Wackerman, transfuge de Suicidal Tendencies!) leur a fait beaucoup de bien. Je ne vais pas vous donner toute la playlist mais ils ont pioché allégrement dans tous leurs albums, avec des titres comme "Recipe for hate", "A walk", "No control", "Atomic garden" (tiens tiens, je connais un groupe qui s'appelle comme ça...), "Suffer", "No direction", "I want to conquer the world", "Generator"... Il y a vraiment une bonne ambiance, tout le monde chante, reprend les refrains en choeur. Et des choeurs il y en a légion chez Bad Religion. Sur scène Brooks martèle bien ses fûts, Greg Hetson enchaîne les solos (je ne me rappelais pas qu'il y en avait autant), Jay Bentley à la basse à la grande classe, bogosse, Brian Baker, lui, a un peu une tête de fouine (ce qu'il n'est pas bien sûr), fait moins de sauts de cabri que lorsque je les ai vus en 2007 mais assure quand même grave (et puis il a fondé Minor Threat et Dag Nasty donc r-e-s-p-e-c-t!) et puis Greg Graffin a une tête de prof de SVT (ce qu'il est), arpente la scène en long et en large, sans en faire des tonnes. Un petit speech par ci par là, pour dire qu'ils sont contents d'être à Paris, qu'ils fêtent leur 30 ans d'existence et que pour leur anniversaire ils nous ont fait un cadeau. Un live gratos, à télécharger et qu'ils composent actuellement un nouvel album qu'il faudra acheter par contre... voire télécharger dit-il en rigolant, de toutes façons à notre époque on peut tout télécharger. C'est pas tout ça mais moi qui avais éventuellement prévu de partir avant la fin et bien j'en n'ai nullement envie. Encore moins quand ils font l'enchaînement suivant avant le rappel : "Along the way", "Infected" et "American Jesus". Parfait? Presque, parce que ce qui suit derrière n'est pas dégueu du tout : "Punk rock song", "21st century (digital boy)" et "Sorrow" pour finir. Merci les gars, c'était vraiment chouette. On peut bien sûr se demander où est le punk rock, l'esprit de contestation, la révolte originelle à 35€ la place, dans un concert au Bataclan booké par Gérard Drouot Productions avec une première partie aussi ridicule mais bon, au vu de leur carrière et quand on voyait la tête des gens en sortant, ils avaient l'air d'en avoir eu pour leur argent. Après coup, s'il avait fallu lâcher 35€ je l'aurais fait.
Pour ceux que ça intéresse, voilà un lien pour télécharger le concert en mp3 (merci Matt!). La qualité est moyenne mais ça fait toujours un souvenir.
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Wahou! Paye ton affiche de folie! Enfin pour moi. The Get-Up Kids, je suis fan. Les deux premiers LP sortis il y a 10-12 ans tournent en boucle régulièrement chez moi et puis ma copine aime bien donc c'est tout bénef. Et ce sont un peu les parrains de la deuxième vague emocore, celle que je préfère avec Jimmy Eat World, Samiam, Sense Field, Texas Is The Reason... Leur carrière post 2000 est quand même un peu moins glorieuse, même si je me surprends parfois à ressortir l'album "On a wire" et l'apprécier. Quand j'ai vu qu'ils passaient par Paris, je savais que j'en serais, même si dans une autre salle, le même soir, il y avait un plateau Bad Bear avec entre autres Seven Seconds. Au final ils ont annulé leur tournée européenne, le concert a été maintenu avec Death By Stereo en tête d'affiche et il y a eu une trentaine d'entrées m'a t-on dit. Ouch. Mais là ce qui nous intéresse, enfin moi, ce sont les Get-Up Kids, avec contrairement à Bad Religion, des premières parties françaises complètement justifiées. Ce qui l'est moins c'est la salle. Pourquoi faire ça à l'Elysée Montmartre?! La dernière fois qu'ils sont passés c'était à la Boule Noire, même pas forcément remplie et ils étaient quasiment au "sommet". Les organisateurs pensaient peut être que la popularité du courant emo allait rameuter les foules mais les nombreux "emo" peinturlurés et mécheux n'en ont rien à branler des Get-Up Kids. La preuve ce dimanche à 19h quand on se pointe devant la salle. Il n'y a vraiment pas foule. Ce sont les Dead Pop Club qui ouvrent et jouent devant un public clairsemé d'invités. Oui parce qu'à Paris, pour ce genre d'évènement dans des grosses salles, bien souvent quand tu es un groupe et que tu fais la première partie, tu n'es pas payé. Même quand les places sont à 25-30€. Par contre on te file un paquet d'invits. Enfin ça c'est surtout quand l'orga pense qu'elle va se prendre un four et tant qu'à perdre du pognon, autant que les groupes jouent devant un peu de monde. Dead Pop Club et Atomic Garden n'étaient donc pas payés pour jouer, ni même défrayés mais ils avaient chacun 43 invits et en ont fait profiter les copains (merci) et la famille. Atomic Garden, eux, en ont profité pour les revendre 5€ et se rembourser une partie des frais de route depuis Clermont Ferrand. Est ce que c'est bien d'un point de vue éthique? La question reste posée et a été posée de toutes façons la veille, lors d'une soirée barbecue chez Dina. Ca a au final permis à certains (et certaines) d'assister au concert pour 5€, chose qui ne serait pas arrivée sinon. Bref. Dead Pop Club démarrent, il est 19h15 et la salle, même coupée au milieu par un rideau, sonne un peu vide. Pas grave, ça ne les empêche pas d'envoyer les titres de leur dernier très bon "Home rage". Plus ça va plus j'aime ce groupe. Les nouveaux morceaux du quatuor parisien sont vraiment bons, ça joue bien, propre et carré. Ce n'est pas la folie sur scène, à part Olivier Portnoi (guitare/chant) qui se bouge pas mal mais ça transpire la sincérité, l'humilité. Pour éviter les blancs et silences pesants ils enchaînent les morceaux et ça le fait carrément. 30 min de set et puis s'en vont, rapidement remplacés par Atomic Garden. Les gens commencent à arriver très timidement. Il faut dire aussi que sur la place des rares qui avaient payé, c'était marqué "début : 19h30". Donc ceux qui sont arrivés avec le quart d'heure rock'n'roll de retard avaient déjà raté Dead Pop. C'est ballot hein.. Le trio, fort de son nouveau batteur, balance lui aussi une trentaine de minutes de rock burné à la sauce anglo saxonne. Des extraits de son dernier bon et très beau album (choppez le double LP gatefold, il est magnifique) plus en exclu trois ou quatre nouveaux morceaux aux titres à rallonge. C'est toujours difficile de découvrir des chansons en live je trouve mais il y en a une qui m'a bien plu. Eux enchaînent les titres moins rapidement ce qui fait qu'entre, on peut parfois entendre les enfants de certains Dead Pop jouer et crier. Y avait pas de babysitter? Quant à leur nouveau batteur, il s'en tire très bien, avec une frappe sèche et véloce. Par contre j'avais mal pour lui quand il a eu une crampe à la jambe ou au pied sur la fin et qu'il a continué vaille que vaille, en grimaçant. C'est aussi ça le rock. Et puis surtout ce qui suit, The Get-Up Kids. Je les avais vu en aout dernier à Zurich, pensant que l'occasion ne se représenterait sûrement pas et même si j'aurais préféré assister à un de leurs concerts il y a 10 ans, cette étape de leur reunion tour avait été plutôt sympa, détendue, généreuse. On a eu droit à la même en couleur à Paris. Si Mattew Pryor a bien pris une dizaine de kilos, sa voix, elle, n'a pas bougé d'un iota. Et puis la setlist était quasi parfaite ; "Coming clean", "I'm a loner dottie, a rebel", "The one you want", "Woodson", "Mass Pike", "Holiday", "No love", "Action & action", "Don't hate me", "Red letter day", "Campfire Kansas", entrecoupés d'extraits de leur nouvel EP, "Your pretty petty things" et "Keith case" davantage noisy, avec une basse qui tourne à la Girls Against Boys. Perso je suis aux anges, chante en choeur avec mes voisins en essayant de ne pas détruire les oreilles de ma copine. Sur scène, ils ont vraiment l'air de prendre du plaisir et ça tombe bien c'est réciproque dans la fosse malgré une faible affluence. 200-250 max, personne n'a jamais vu un Elysée Montmartre aussi vide mais qu'importe. On est là, ils sont là et c'est l'essentiel. Je regrette juste que James Dewees au clavier ait coupé sa mèche et soit plus discret et paradoxalement moins autiste que la dernière fois. C'est déjà l'heure du rappel et on a droit à deux reprises issues de l'album Eudora: "Beer for breakfast" des Replacements et le classique "Close to me" des Cure. Puis vient le morceau qu'on attend quasiment tous, "Ten minutes". C'était un bon concert mais vu le nombre d'entrées on est pas sûr de les revoir. Au stand de merch ce n'est pas la folie mais faut quand même prendre son ticket pour repartir avec un tee shirt, le dernier EP (8€ en cd ou 15€ en 10" quand même!) ou la jolie affiche sérigraphiée de cette tournée européenne. Hop, pour bibi. Non merci Jim Suptic, je ne veux pas que tu la signes, je préfère la garder vierge.

disques écoutés en ecrivant ce post : BAD RELIGION "Live @ Bataclan 16-06-10" mp3 & GATORFACE "Wasted monuments" cd

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