Monday, November 30, 2009

Live your heart and never follow


"Allo, tu sais pourquoi je t'appelle?" - "Yep, c'est pour aller voir Hot Water Music en Allemagne. C'est un jeudi, c'est bon, j'en suis!"
Voilà comment tout a démarré début septembre. Puis après quelques mails, coups de fils, transactions financières, on est huit costaud(es) à décoller de la Place d'Italie en ce jeudi 26 novembre à 14h30 dans le van des GxP. J'ai bien fait de pas faire de folies la veille (ce n'est pas le cas de tout le monde dans le van, quatre se sont couchés bien imbibé(e)s sur les coups de 4-5h du mat'), vu que c'est moi qui vais conduire tout le trajet aller. Paris-Saarbrücken, 400 kms et environ 4h30 au son de l'ipod de Till en mode "chou-fleur". Mieux, il a une fonction "playlist genius" qui sélectionne des titres du même genre musical que celui que tu écoutes et c'est fou comment cela fonctionne! Genre on a fait ça en écoutant un Rancid et il te concocte une playlist à base de Lars Frederiksen, Operation Ivy, Sonic Boom 6, The Flatliners etc. On essaie ensuite avec Hot Water Music et il nous sort Dear Landlord, Dillinger Four, Dead To Me, Off With Their Heads, The Saintes Catherines. Wunderbach! Bah oui, il faut se mettre dans l'ambiance. Ca nous occupe bien pendant le trajet en tout cas. On arrive et trouve la salle sans encombres et avec ma barraca on se gare dans un petit parking gratuit juste à côté. La klasse! Quand on pénètre dans le Garage, une première partie locale a déjà commencé mais ça a vraiment pas l'air terrible alors on trace au bar. Ein bier bitte. 3€50!?! Les enc*lés, c'est comme à Paris! Mais pourquoi on me file un jeton? Ah, ok, il y a une caution d'un euro... Il semble y avoir une distro (Green Hell) et on me déconseille d'y aller. Arghhh, mais qu'est ce que c'est que tous ces disques! Six bacs de cds, huit de vinyls, je commence à fouiner les bacs à LP et arrête immédiatement. Je vais me faire du mal, il y a quasi tous les Descendents, Hüsker Dü, Screeching Weasel etc. Et en Samiam? Tous sauf Clumsy, You're freaking me out et Astray. Ouf, mon porte monnaie a eu chaud. Je regarde quand même le bac à solde et repartirai à la fin avec le premier album de Solea (le meilleur) en vinyl pour 5€. Je m'en sors bien. C'est pas tout ça mais les STRIKE ANYWHERE viennent de commencer. Je n'ai jamais été un grand fan du groupe aussi bien sur disque qu'en live (et je les ai déjà vus 2-3 fois) mais j'ai téléchargé récemment leur dernier album "Iron Front" et je le trouve vachement bien! Moins rapide, plus mélodique que les précédents, avec des morceaux ultra efficaces, aux refrains que tu as envie de crier à gorge déployée et poing levé... Il n'y a pas à dire, ils savent tenir une scène. Le batteur est assez démonstratif et frappe comme un sourd sur sa batterie, les deux gratteux et le bassiste assurent leur job et le petit chanteur (toujours en short et en dreadlock) se démène tant qu'il peut ; arpente la scène en long et en large, saute partout, se rapproche des barrières pour booster encore plus ceux qui sont tout devant. C'est cool mais ça ne me transcende pas. Je reconnais bien des morceaux et esquisse quelques mouvements du pied mais ça s'arrête là. Ils sont en tout cas bien contents d'être ici, d'ouvrir pour HWM et la demi heure de set passe toute seule. C'est la fin, direction le bar. Entre temps on a retrouvé d'autres français, dont les Flying Donuts au grand complet plus quelques gaziers de Nancy, Braddy et Schenke de feu l'émission de radio Dynamite! et des potes à eux. Une première bière, blah blah blah, on va pour en prendre une autre mais du son arrive de la salle. La bière fraîche ne peut nullement rivaliser avec la musique de l'eau chaude! C'est donc avec Remedy qu'ils attaquent les hostilités. Chuck Ragan (guitare/chant/barbe) est à gauche, Chris Wollard (guitare/chant/casquette) à droite, Jason Black (basse/casquette) au centre et George Rebelo (batterie) derrière. Allez Luya! On y est! Est ce que ça va être aussi bien que l'année dernière au Gorezrock où c'était juste ENORME? A suivre. Deuxième morceau, A flight and a crash et là ça commence bien à monter niveau émotion. C'est encore un peu "timide" mais Chuck est bien présent, cisaille sa guitare, crie et postillonne (j'aimerais pas être à la place de ses cordes de gratte ou du micro). S'ensuit Rooftops et même si j'aime bien cette chanson, ce n'est pas celle que je préfère et la tension retombe. Et c'est un peu ce qui va se passer pendant tout le concert. De très bons morceaux vont être entachés par d'autres un peu plus mous. Wayfarer, Paper thin, cool... No division, yeah!! All heads down, bof bof. Alors là franchement, ils auraient pu se passer de jouer des titres extraits de leur très moyen dernier album en date (2004), sur Epitaph. Comment s'appelle t-il déjà? [pause pour aller regarder ma discothèque] Ah oui, "The new what next". Ca repart de plus belle avec Swinger et surtout Free radio Gainesville, pour retomber aussi sec avec Giver, qui est peut être un de titres les moins mauvais de "The new what next" mais ils ont tellement d'autres morceaux excellents. Qui donc a pondu cette setlist bancale? On a beau être content d'être présent, tout comme eux du reste, ce n'est pas l'extase attendue. Il manque quelque chose sur scène également. Déjà un son un peu plus massif, notamment la guitare de Chuck Ragan. On veut en prendre plein les cages à miel! Et puis il n'y a pas assez de connivence entre les musiciens. Ils se sourient mais donnent l'impression de jouer chacun de leur côté. Chuck et Chris se partagent les parties chant et quand l'un chante, l'autre est plus en retrait et personne ne vient empiéter dans le périmètre (territoire?) de l'autre. Il n'y a pas trop de folies, c'est dommage, quand on connait le talent, potentiel des deux guitaristes. Chris donne limite dans le genre autiste, s'exprime très peu, il n'y a guère que Chuck qui parle, remercie les gens d'être venus et introduit les morceaux. Hot Water Music tient aussi sa force de sa section rythmique imparable. C'est valable sur disque et l'est tout autant sur scène. Jason Black envoie ses lignes de basse, relativement complexes, au doigt, tandis que George Rebello, juché sur son tabouret, est imperturbable et joue quasiment immobile, très sobre, en ne bougeant uniquement les coudes et les poignets, sans perdre une once d'efficacité. Choked and separated (j'adore ce morceau!), Manual, Alachua ("words of war, don't mean shit, if the war is for nothing"). Encore une fois, l'intensité dégagée et obtenue avec ce morceau est plombée par le morceau qui suit, Old rules (sympa mais sans plus) et reprend avec Turnstile mais c'est déjà fini. Forcément on réclame un rappel, leurs passages se font suffisament rares pour qu'on en profite au maximum. C'est parti pour trois derniers titres, At the end of a gun, Jack of all trades et It's hard to know. "Live your heart and never follow", refrain de ce dernier morceau résonne encore dans la salle quand les lumières se rallument. Bilan un peu mitigé donc, notamment à cause du setlist pas forcément judicieuse (ils auraient pu jouer God deciding quand même et/ou The bitter end ou une autre de "Never ender") et d'un léger manque de complicité entre les Floridiens. Peut être est-ce aussi parce qu'on attendait beaucoup (trop?) d'eux car une chose est sûre, malgré tout ça s'il faut repartir demain, se refaire 800 kms aller retour pour les revoir, je les fais sans problèmes. Un petit passage au merch' pour récupérér un teesh Hot Water et le LP de Solea, je prendrais sûrement celui de Strike Anywhere quand ils joueront à Paris samedi 12/12 avec Dead To Me et Guerilla Poubelle et on trace la route, en faisant une pause au Burger King. Le retour est encore plus calme que l'aller, ça pionce sévère autour de moi. Je conduis non stop et m'arrête une heure avant Paris pour laisser le volant, un peu fatigué quand même. Arrivé à l'appart, 6h. Heureusement c'est vendredi, c'est sabbat, je ne bosse pas.

disques écoutés en écrivant ce post : SOLEA "Solea" lp & ... The TRAIL OF DEAD " Worlds appart" cd

1 comment:

Pesu said...

T'es un peu dur avec "the new what next" !
Enfin, malgré ça c'est un live report qui m'a donné envie d'y être, ça devient une chose rare !