Kicking Tour part 1

Retour au bercail donc (Montpellier) pour une petite dizaine de jours, vacances rythmées par deux étapes du Kicking Tour (BILLY GAZ STATION + TEENAGE RENEGADE + BILLY THE KILL sur la route pendant trois semaines) que j'organise ou co-organise. Ca se passe à Montpellier le lundi 26-10 (enfin s'est passé) et Paris le mardi 03-11 mais vous êtes forcément au courant, en plus il y a les flys un peu plus bas.
Le concert de Montpellier avait été calé au Baloard cet été, car mister Nasty Samy ne voulait pas rejouer au Mojomatic, le son y étant trop mauvais d'après lui et puis en un an il y était déjà passé quatre fois avec ses différents groupes donc il voulait voir autre chose. Jusqu'ici les arguments se tiennent, rien à redire. Date calée au préalable au Baloard disais-je, sauf que le patron du lieu a ensuite voulu la déplacer (pas possible, les groupes sont en tournée, avec un plan de route etc.) pour finalement l'annuler purement et simplement et programmer à la place une soirée de hip hop américain. Super, ça commençait bien. Charlie (bassiste de feu Illegal Process) était aussi sur l'orga et a fini par réussir à booker le plateau à la Pleine Lune. Ca fait bien dix ans que je n'avais pas mis les pieds dans ce bouge, je crois que c'était pour le passage des Hard-Ons! Il faut dire que la prog tend plus du côté du slam, jazz manouche et autres trucs de hippies. Rien de véritablement "rock" à se mettre sous la dent. Mais bon, on ne va pas cracher dans la soupe, le bar file 150€ plus à manger et à boire, pour un plan dépanne un lundi soir on a connu pire.
Comme d'habitude, je fais un peu de promo internet de mon côté (myspute, fessebouc, mails), j'envoie quelques textos histoire de rameuter les copains. Il est 18h quand j'arrive à la Pleine Lune, Charlie se pointe juste derrière et j'ai un coup de fil des gars, ils sont arrivés, au bar, boulevard Louis Blanc... Ah non, vous vous êtes plantés, vous avez du rentrer l'adresse du Baloard dans le GPS. Effectivement. Rien de grave, je les retrouve, on se gare devant et on décharge. Manu Distorded, arrivé entre temps, termine son verre de rouge et vient nous aider. La Pleine Lune a bien changé depuis la dernière fois que je suis venu. C'est bien plus clean, il y a une petite scène et une loge sympa et spatieuse à l'étage... Cool. Le seul truc dont j'ai peur c'est le bruit. Je connais les groupes et le style de zik, ça va forcément envoyer du lourd et je suis persuadé que les gens de la salle vont prendre peur dès les premiers accords. Ca ne rate pas, à peine Matgaz commence à taper sur sa batterie et Nasty Samy plaquer quelques gammes pentatoniques que le jeune programmateur/ingé son se pointe pour demander de baisser les amplis de 10-15 %. S'il trouve le son trop fort alors qu'ils n'en sont qu'au prélude de l'échauffement, qu'est ce que ça va être quand ils seront en plein effort, transpirants... Nasty Samy se braque alors, pose sa gratte et dis que ça ne sert à rien de faire des balances, on verra plus tard et que si ce n'est pas possible de "travailler" à un niveau sonore décent ils se casseront. Point barre. Super, le décor est planté. On monte se poser à l'étage, manger un peu (c'est plutôt bon ce qui a été préparé) mais niveau ambiance c'est pas vraiment la fête. Le mec de la salle qui s'est fait rembarré un peu sèchement et ne l'a pas trop bien encaissé revient à la charge en essayant de s'expliquer, se justifier. Avec Charlie on est au milieu, le cul entre deux chaises. D'un côté il y a un gars qui n'avait visiblement pas compris ce que le terme "rock / punk rock" signifiait sur sa programmation, avec des contraintes de voisinages (quelle plaie décidément ces voisins de bars), la crainte de voir les flics débarquer... et de l'autre il y a un mec qui veut envoyer du gros son, être généreux sur scène, c'est pour ça qu'il tourne mais qui est pour le coup un peu trop rigide, obtu. La meilleure des attitudes est à mon avis celle qu'adopte les autres musiciens (Fred, Mat et Erin) à savoir de laisser parler le mec et puis d'envoyer sur scène, quitte à faire semblant de baisser un peu les potards s'il vient se plaindre. Point barre. Pas besoin de se prendre la tête, d'être désobligeant pour rien... Enfin je vois ça de mon petit point de vue de gars plutôt cool, arrangeant, qui cherche généralement à éviter les conflits etc. En tout cas ça promet pour la suite. Je descends et vois quelques têtes connues ; Hugauze, Tibo et Clem d'Ufos (qui me filent un tee shirt, merci les gars), Pierre Wiredsulfure (il a fait son propre compte rendu de la soirée dans son blog), Benjamin Thibault et Nico, Thierry Tuborg (j'y reviendrais), Aurore, Arnaud et Laure, ma soeur et mon petit frère (yeah!), arrivent ensuite Antoine et Marion de la One Again Asso etc. et d'autres que je ne connais pas... une bonne trentaine de personnes concernées au total plus la clientèle habituelle du bar. Ce n'est certes pas mirobolant mais on est lundi soir, à Montpellier, il y a des concerts tout le temps et ça suffit pour remplir convenablement la salle. J'avais fait mettre sur le fly que ça démarrerait à 20h pétantes, pensant que ça serait les groupes électriques qui attaqueraient puis Fred en acoustique qui terminerait la soirée. Ca, afin de ne pas avoir de problèmes au niveau du bruit. C'est tout l'inverse qui se produit donc puisque c'est Billy The Kill qui démarre vers 21h20 (désolé pour ceux qui sont arrivés tôt) avec son indie/folk classieuse, seul avec son tabouret, sa guitare en bois et son verre de rouge. Manu, lui, ne les compte déjà plus. Chouette set, un peu trop court peut être, d'autant qu'il n'a pas joué mon morceau préféré, "Please let me be", qui n'est pour l'instant encore sur aucun disque (il a intérêt à le faire à Paris celui là!) mais il faut dire que ce Kicking Tour c'est un peu un marathon pour lui vu qu'il enchaîne trois concerts par soirs... pendant trois semaines! Guitare en bois/chant dans Billy The Kill, basse/choeurs dans Teenage Renegade et guitare/chant dans Billy Gaz Station. Rien que ça! Lui qu'on surnome encore "Crevette", je ne sais pas comment il va finir cette tournée. Il a levé le pied sur le rouge, déjà ça aide... Au tour maintenant des Teenage Renegade et instant de vérité donc en rapport à ce problème de niveau sonore. Erin (madame Nasty), que j'ai manqué de surprendre dans les loges monte sur scène en costume de cheerleader, dévorée du regard par les 3/4 de l'assistance. Vous vous souvenez des dessins animés Tex Avery avec le loup qui bave, tire la langue et a les yeux exhorbités... et bien là c'est ce qui se passe au niveau de la faune masculine. Seul hic et pas des moindres, on ne l'entend pas vraiment. Je suis mal placé pour en juger, je connais les morceaux donc quand ils les jouent c'est comme si je me les repassais dans la tête. Par contre les instruments on les entend bien, au grand damn du personnel de la Pleine Lune. Je les vois faire des grands yeux, ils ne comprennent pas bien ce qui leur arrive! Ca rapplique aussi sec à la fin du premier morceau pour demander à baisser. Moi je jette un coup d'oeil à leur merch', je n'ai pas envie de me mêler de ça... Pour le coup j'avoue, je fuis un peu... Je vois bien que Sam fait la tête, son visage ne trompe pas. D'un côté ça se comprend aussi, il ne peut pas faire les choses correctement et il est plutôt perfectionniste. Du coup il n'est pas vraiment dedans, tire une tête de six pieds de long et ça ne s'arrange pas quand l'ingé/son se pointe avec quatre bières sur scène pour les donner aux musiciens. Quoi? Personne ne lui a dit que le couple Nasty ne buvait pas d'alcool depuis plusieurs années maintenant? Si Sam avait eu des AKA 47 à la place des yeux ou du manche de sa gratte, je crois que l'autre aurait pris direct une rafale, sans passer par la case départ et toucher ses 20000 balles... Les deux ne partiront pas en vacances ensemble, ça c'est sûr! Forcément le set des Teenage Renegade en pâtit un peu alors qu'il y a un gros potentiel. Le disque, les morceaux power/pop/punk/rock sont bien cools et les musiciens excellents sauf que là les conditions, le contexte n'y sont pas... J'ai hâte de revoir ça la semaine prochaine à Paris en tout cas. Sam et Fred échangent leurs instruments et place aux Billy Gaz Station. Là le son est un peu meilleur et les gars un poil plus détendus (un poil hein). Ils envoient leur mélange d'hard rock 70's, de blues et de power pop avec vers les trois quart du set un medley de 21 riffs de morceaux hyper connus (Nirvana, Smashing Pumpkins, Led Zep, Black Sabbath, Beattles, Dinosaur Jr etc.) et ça pendant presque 8 min. J'ai un ami qui allait partir juste à ce moment là et qui est finalement resté jusqu'au bout du medley... ooh, fin du concert. Je me retrouve au merch (j'ai l'habitude avec Guerilla Poubelle) et vends pour environ 140€ de disques, splits 45t, fanzines, tee shirts... Les autres ont disparu ou discutent au bar et moi j'en profite pour taper un peu la causette avec Thierry Tuborg. Ca va faire un paquet d'années que je lis son blog (2002 je crois), je l'avais découvert au travers d'une interview dans le cultissime fanzine Kérosène, interview réalisée par... tin tin tin... Nasty Samy. Depuis je me suis donc intéressé au gazier, ancien chanteur de Stalag, groupe punk de Bordeaux fin 70's, reconverti en écrivain indé de romans noirs (pas de policiers, attention pas de gros mots!). J'avais même acheté à Sauramps son bouquin "l'Affaire Sotomayor" (histoire de viol dans le monde pourri des médias (pléonasme), pour résumer très très rapidement), que j'avais bien aimé mais "Les écrivains en costards cravates" (escroquerie à la Sex Pistols dans le milieu de l'édition) qu'il a sorti ensuite (et que m'a prêté Mr Cu! de Kicking Records) m'a davantage plu et il faut que je me procure prochainement "Search & destroy". Bref, on discute pour la première fois alors que je l'ai déjà croisé à plusieurs reprises sans jamais trop oser l'aborder. Ca devrait pourtant être plus facile qu'avec les filles mais non, même ça je n'y arrive pas... je me soigne cependant. Il me confesse lire ce blog, en "espion", me félicite pour mon "activisme" et me parle même de ma folle soirée cet été! Alors là j'en reste encore sur le cul. J'esquisse un petit rictus, je dois être limite rouge... En parlant de rouge, le père Manu, après avoir distribué le deuxième numéro de son fanzine "Distorded Vision", s'est bien arsouillé au vin. Ca ne l'empêche néanmoins pas de nous aider à charger le camion, comme à l'aller. On plie et se casse de la Pleine Lune. Le trajet est plutôt pénible pour ma part car derrière Sam ne cesse de se plaindre et de râler sur la soirée, les gens, le bar, l'ingé son, la ville... Il confesse qu'il avait prévu qu'à Montpellier (et Marseille aussi), ça se passerait mal et il doit être satisfait d'avoir eu raison. C'est toujours sympa pour ceux qui se sont démenés et ont fait ce qu'ils ont pu pour que la date ait lieu En même temps il n'y a que lui (et peut être son nouvel ami ingé/son) qui aient passé une mauvaise soirée. Mat et Fred, sans être foncièrement enthousiastes, prennent les choses du bon côté. Je ne vais pas vous faire le coup du verre à moitié plein et à moitié vide mais il y a un peu de ça. Lui qui ne voulait pas jouer au Mojomatic avoue qu'il aurait finalement préféré jouer là bas. Ah non, finalement, un day off c'est mieux que de jouer à Montpellier ou alors il faut aller à la TAF, il ne reste plus que ça. Là pour le coup, je l'ai un peu de travers. C'est le quatrième ou cinquième concert que j'organise pour lui et ça s'est pour l'instant toujours bien passé. Il y a eu un peu de monde à chaque fois, c'est quelqu'un dont j'apprécie énormément le travail (disques, fanzines etc) et ce depuis des années donc je me démène toujours un maximum à chaque fois mais l'entendre dire qu'il aurait mieux fallu un day off que le concert que j'ai organisé, ça non. En tout cas ce n'est pas tombé dans l'oreille d'un sourd... Je prendrais toujours autant de plaisir à aller le voir sur scène car c'est un musicien talentueux et généreux, de même que je ne serais pas contre une séance de natation ou un run et je lirais encore avec délectation ses prochaines "humeurs", reviews de disques, films, concerts... Il est là sur un projet de livre, compilant tous ses carnets de route (et des kms il en fait un paquet) et je serais un des premiers à l'acheter mais la relation musicien/organisateur, ça niet. Heureusement en tout cas qu'il y avait les autres, qui m'ont redonné un peu de baume au coeur comme on dit. Ca a permis de détendre un peu l'ambiance en discutant, buvant une dernière bière avant d'aller se coucher. Le lendemain c'était quand même déjà bien plus cool, il faut dire que les petits déjeuners à Cournonterral (thé, café, pain frais, confiture, torse poil en plein soleil) font partie des meilleurs de France. Ce ne sont pas les derniers qui ont dormi chez mes parents qui me contrediront. N'est ce pas les Nina'School, Chasing Paperboy, Mikey Randall, Mon Autre Groupe, Ivan Rebroff's Armpits, Black Zombie Procession? Les Charly Fiasco, vous êtes partis, vous, comme des voleurs, sans déjeuner. Tant pis pour vous...
Voilà, un peu de déception au final. Après je comprends aussi que ça soit saoulant de se prendre quotidiennement la tête avec les mecs des bars pour le son, les gens des orgas pour les conditions, l'argent. Je suis d'accord que pour 150€, dans un rade comme hier, c'est pas cher payé, surtout pour se prendre la tête. Mais justement, ça ne sert à rien de se prendre la tête ou de se brusquer. Il faut lâcher un peu de lest des fois. Bref. Ca ne l'empêchera pas de dormir, moi non plus, on est d'accord mais ça me fait chier quand même. C'est pourquoi j'en parle là et je vais arrêter car j'ai l'impression que ça tourne un peu trop en rond. Je remet le couvert mardi prochain, ça devrait mieux se passer et puis là on est quatre assos sur le coup, je vais sûrement suivre ça en prenant un peu de recul...

disques écoutés en ecrivant ce post : FOR A SECOND "Démo 2009" mp3 & POLAR BEAR CLUB "Sometimes things just disappear" mp3