Sunday, November 08, 2009

Crossing The Jedethan


Depuis 2-3 ans je m'arrange toujours pour squatter des vans de groupe en tournée pendant les vacances scolaires. Rien de plus facile avec les contacts que j'ai grâce à l'émission de radio, à l'organisation de concerts et puis j'aime ça. Ca me permet de bouger, rencontrer du monde, découvrir des lieux, des villes, passer du bon temps avec des groupes, en voir d'autres en concert (gratos qui plus est, tout comme les bières généralement). A la Toussaint, je n'avais cette fois rien prévu d'exceptionnel, juste une petite virée à Toulouse (j'adore cette ville) le 29/10 avec les PAYDAY et retour le lendemain dans le van des CROSSING THE RUBICON (stoner punk de Paris) et JEDETHAN (noise punk de Londres). Arbre Payday m'a donné rendez vous à 14h au Mojomatic (avec la demi heure de retard montpelliéraine). J'arrive là bas à 14h30 donc, ils sont attablés à la terrasse entrain de manger des fajitas, sans Samy (chant), qui est on ne sait où (parti acheter des clopes et un sandwich au final). Il est 15h-15h15 quand on décolle mais il faut encore passer chez Charlie (de feu Illegal Process) récupérer des tee shirts qu'il a faits pour la tournée. Ah oui et Vincent (batterie) n'a pas fait son sac donc il faut d'abord s'arrêter chez lui. 15h30-15h45, on arrive finalement à l'atelier de sérigraphie de Charlie, on embarque les teesh et Charlie aussi, qu'on déposera à Leroy Merlin à St Jean de Védas car il a un problème de chiottes. C'est super intéressant ce que je raconte hein? Ecoute, si tu n'as rien de mieux à faire que lire ce blog, il ne faut pas venir te plaindre... On sort de Montpellier il est 16h, la meilleure heure pour se taper les bouchons. Putain de travaux de la nouvelle ligne du tram. Je suis arrivé dans cette ville en 1996 et je l'ai toujours connu en travaux. Toujours! Il paraît que c'est le signe d'une ville qui bouge... C'est pas tout ça mais RDV 14h, départ 16h, pas de doutes, je suis bien avec les Payday! Aux alentours de Narbonne je prends le volant, histoire de contribuer comme je peux au trajet mais là aussi, depuis quelques temps je prends un réel plaisir à conduire. Peut être parce que je n'ai pas de voiture sur Paris... On se tape là encore des embouteillages sur le périph à Toulouse et on arrive facilement grâce au GPS aux Pavillons Sauvages, le squatt où a lieu le concert du soir. Première fois que j'y mets les pieds, ça a apparemment été refait récemment, la salle de concert a changé de place. Avant c'était en sous-sol, transformé en dortoir et les concerts ont maintenant lieu en haut, dans une grande pièce où on doit pouvoir loger une centaine de personnes, voir plus, avec une petite scène mais assez large. L'endroit paraît plutôt sympa. Deux assos sont sur le coup, Fla-Kultur et les incontournables ToLoose Punkers. Je pensais voir pierrO, le grand schtroumpf, mais Vince (seul représentant de l'asso ce soir là) m'apprend qu'il est à Montpellier. Goddamnit!! Lui et Thomas (d'X-OR duo euh... débilement drôle), qui fait partie de Fla-Kultur ou bien aide au bar, enfin est là quoi, nous offre la bière de l'amitié ainsi qu'aux Crossing et Jedethan, qui sont arrivés en même temps que nous. Ils nous apprennent par la même occasion que ce soir c'est open bar. Ok, cool! Pendant que les gars s'installent et balancent, je discute avec Vince, que je n'ai pas vu depuis ma dernière escapade dans la ville rose en février dernier. Il est devenu papa depuis. J'envoie quelques textos à ceux que je connais, susceptibles d'être là. Cu! de Kicking Rds, je sais d'avance qu'il va être overbooké donc je laisse tomber mais je tente ma chance avec Boeuf, roadie des Charly Fiasco mais qui n'est pas parti avec eux sur le Kill Your Elite Tour, Guts de Saturn et Seb de Ici Vous Etes Un Touriste. Je discute aussi avec les Crossing The Rubicon, en pleine tournée commune avec Jedethan, que je découvre ce soir, et avec qui je rentre sur Montpellier le lendemain vu qu'ils y jouent. Ils me ramènent et en échange je les héberge. Mes parents étant absents pour le weekend, ça se goupille parfaitement. Les gens arrivent petit à petit et vers 21h45, Jedethan montent sur scène. C'est un power trio classique, Londonien sur le papier sauf que le batteur Chamoule est en fait Parisien, le guitariste vient de l'Est de la France et habite Londres depuis 12 ans et le bassiste/chanteur vit aussi à Londres mais est Néo Zélandais d'origine. Musicalement c'est une espèce de noise/punk, à la McLusky avec un petit côté fusion je trouve. Je ne suis pas fan de tout mais il y a des 2-3 titres vraiment bons, c'est carré sur scène, ça envoie... Bonne entrée en matière. Place maintenant aux Crossing The Rubicon, que j'ai déjà vus plusieurs fois sur Paris et que j'aime bien. La preuve, je les avais invités en mai à l'émission de radio. The Bronx est le groupe dont ils se rapprochent le plus mais ça brasse un peu plus large avec des trucs plus lourds. Sur le fly qui accompagnait la sortie de leur album c'était marqué "pour fans de The Bronx, Lords, Coliseum". Eux aussi sont super carrés, ça joue vraiment bien. Jimmy (également bassiste chez Jetsex) envoie ses lignes de basse aux doigts, Yogi le guitariste cale plein de solos, toujours à bon escient, Thomas le batteur n'est pas en reste et Dru, le chanteur, crie, hurle, se démène dans tous les sens, va dans le public, fait n'importe quoi, surjoue presque un peu des fois et occupe bien la scène. Un très bon groupe pour qui aime les choses couillues et si parfois sur disque j'ai tendance un peu à me lasser, car c'est légèrement répétitif, en live c'est un régal. Bilan des textos : Boeuf est fatigué, fait son petit zizi (ou alors il ne veut m'avouer qu'il a mieux à faire, c'est à dire rencard... on ne le surnomme pas "Boeuf roi de la meuf" pour rien) par contre Seb des Touriste est là et ça fait plaisir. Du coup je lui offre une bière, que je paie celle là, bien sûr! C'est maintenant au tour des Payday de cloturer la soirée et forcément quelques blagues au premier degré fusent quand ils s'installent. Par contre quand ils commencent à jouer, plus personne ne fait le malin et la ramène. Grosse débauche d'énergie, de riffs punk/hxc chaotique mais toujours avec ce côté un peu r'n'r, fun, jamais intellochiantorturé comme dans Dillinger Escape Plan ou Converge. D'ailleurs si auparavant les gens naviguaient entre la salle et le bar dans la pièce à côté, là, tout le monde s'est massé devant la scène. Vincent à la batterie m'impressionne toujours autant et il y a juste Samy qui manque encore un peu de coffre et de prestance, je trouve. Le public a l'air de bien apprécier en tout cas. La soirée se poursuit, se termine en fait car vers 1h le dernier fût de bière est passé. Entre temps j'ai récupéré "Up the zines", qui est en fait un fanzine qui chronique des zines et interviewe des fanzineux. J'avais déjà choppé deux exemplaires, sur la distro de Greg Reju il me semble, et là il y a le dernier numéro. Je découvre donc que le mec en question est de Toulouse. Comme je lui achète il m'en file deux anciens. Cool. En feuilletant rapidement le nouveau je tombe sur une chronique de Distorded Vision #1, le zine de Manu. Tiens... Wahou! Il n'est pas super tendre. Je n'aurais jamais été aussi sévère mais avec du recul il y a finalement des points de vue que je partage. Je dis au revoir aux Payday en leur souhaitant une bonne tournée et vais me coucher car les autres veulent partir tôt demain, histoire de profiter un peu de Montpellier et même de la plage.


Jeudi 29/10/09
Lever 10h30, le temps de petit déjeuner, discuter, prendre un peu notre temps, charger le camion, il est près de 12h30 quand on s'apprête à partir sauf que Thomas, le batteur de Crossing ne retrouve plus son ipod. Du coup on retourne tout, ils essaient de se remémorer ce qu'ils ont bien pu en faire la veille, on fouille dans le van, les sacs... rien. Il est presque 14h quand on finit par partir. Ca a ternit un peu l'ambiance dans le camion. A la base Chamoule, le road manager pour cette tournée commune voulait emprunter les nationales, histoire de limiter un peu les frais (et ouais, c'est aussi ça la vie d'un groupe de punkrock en tournée) sauf que ça nous aurait fait arriver bien trop tard, du coup comme on est 9 dans le van, on décide de mettre chacun de notre poche et de prendre l'autoroute. Le trajet est bercé par Dave (bassiste Néo Zélandais de Jedethan) qui s'improvise dj et s'en sort plutôt bien, alternant les titres punkrock, metal, noise... Derrière ils veulent absolument me faire regarder un magazine "la Cinquantaine", qu'ils ont acheté dans une station service, au sein d'un pack de charme de trois mags, sous cellophane grise (tu ne peux pas voir ce que tu achètes). Je vous passe l'édito de Thérèse mais entre les photos, les commentaires c'est super glauque et juste horrible. Il y en a un autre qui n'est pas beaucoup mieux et on se rendra compte sur la couverture qu'il était vendu en francs... Trajet sans encombres, on arrive vers 16h45 à la plage des Aresquiers, entre Frontignan et Vic La Gardiole où je les emmène. A la base certains (Jimmy, Dru) étaient chaud pour se baigner mais la température baisse vite et là c'est déjà limite pour simplement se tremper les pieds. On est tous là avec nos cannettes de bières à jeter des cailloux dans la mer en essayer de viser une bouée à une vingtaine de mètres. Comme des gosses. 18h, on trace direction l'Up & Down et forcément on se tape des bouchons. On arrive finalement, galérons un peu pour se frayer un chemin dans les rues étroites du centre ville et également pour décharger et installer le matos en bas du Up & Down. Quelle idée de mettre une passerelle pour accéder à la minuscule salle? Le bafle guitare passe juste, juste. Les deux patrons Stéphane et Louis sont hyper accueillants. Là aussi, ce soir, on sera rincé à l'oeil. Ils viennent presque chercher notre verre vide dans la main pour le remplir! Les concerts ne démarrent pas avant 22h, on a beaucoup trop de temps pour boire. J'en amène certains faire un tour rapide du centre ville piéton ; Rue de l'Aiguillerie, Rue de la Loge, Place de la Comédie, Esplanade et retour au Up & Down. Le bar s'est un peu rempli, j'avais prévenu quelques amis qui sont arrivés et il y a un groupe de 4-5 types, des rugbymens vu leur carrure et leur attitude, qui étaient là avant nous et n'ont pas l'air d'avoir lésiné sur le lever de coude. Jedethan démarrent et les mecs descendent, se placent devant et commencent à pousser un peu tout le monde, renverser leur bière en bougeant, bousculer les musiciens... le prototype parfait du bourrin relou. Ils doivent s'imaginer que c'est ça le rock. La salle est vraiment petite, genre 40 personnes max et c'est bien plein donc forcément il n'y a pas beaucoup d'espace mais les mecs complètement ivres ont perdu toutes notions de respect et d'intelligence. Si encore ils en avaient en étant sobres. Je tente de convaincre les deux groupes que ce genre d'énergumène n'est absolument pas représentatif de la faune local. D'ailleurs en concert il n'y en a jamais des comme ça. Dru, chanteur de Crossing est bien chaud, remonté à bloc pour leur rentrer dans le lard (au sens propre comme au sens figuré). C'est ce qui ressort de l'espèce de one man show qu'il nous offre à la terrasse du bar. Ce mec a beaucoup de repartie et me fait mourrir de rire. Il ne s'arrête jamais en plus. Place aux Crossing The Rubicon donc, les rugbymen redescendent et refont leur cirque dès les premières secondes. D'entrée de jeu Dru va vers eux et les provoque tout en chantant. Il approche son micro de quelques centimètres de l'un, fait mine de l'embrasser sur la bouche. Autant dire qu'avec son trop plein de testostérone, le gras du bide (ouais je sais le physique c'est facile mais ils le méritaient vraiment) ne comprenait pas bien ce qui lui arrivait. Le concert est super sauvage. Beaucoup moins propre techniquement mais ils n'ont pas vraiment d'espace pour jouer, sont sans arrêt bousculés, Yogi le gratteux doit faire gaffe à ses pédales d'effet. Et Dru continue de provoquer les autres ; il vire son jean et son teesh et vient se frotter vers eux, ce qu'ils n'ont pas l'air d'apprécier. Ils se chambrent mutuellement entre les morceaux et à moment j'ai bien cru qu'un des rugbymen allait lui en coller une. Le clou du spectacle c'est quand il est venu s'agenouiller devant un, en chantant, le micro (et donc la tête) à 10cm du jean du gars. Là il a fait une de ces tronches, sa virilité en a sûrement pris un coup. Il a dû décuver aussi sec et s'en était trop pour lui, il est remonté, suivi par ses potes et n'est plus redescendu. La suite était plus tranquille mais malheureusement c'était quasiment la fin du concert... Il y en a quand même un qui est redescendu à la fin, s'en est suivi une sorte de joute verbale entre lui et Dru, plutôt drôle, à ses dépends bien sûr car niveau réthorique, ça ne volait pas bien haut. Il a quand même sorti à un moment "Tu as de la chance de jouer dans un bon groupe, avec de bons musiciens, sinon je t'aurais arrosé de pralines!" ahaha! Puis il est redescendu avec des bières pour tout les musiciens, non s'en s'être fait chambrer par Dru qui lui a dit "Mais tu les a payées les bières? Nous on a bu toute la soirée sans rien payer! Mais merci hein mec..." Heureusement, il y en a un qui n'avait pas bu, leur pote Nico qui faisait office de roadie et qui nous a ramenés à Cournonterral, chez mes parents à 20min de Montpellier. Trajet assez apocalytpique quand même, à part lui tout le monde était saoul (on avait en plus acheté une douzaine de canettes de 50cl à une épicerie de nuit) et on a traversé Montpellier avec la musique à fond, Rage Against The Machine, Slayer et j'en passe, Dru a slammé dans le van, fait du catch (toujours dans le van) avec Yogi et Jimmy, tandis que je hurlais les indications à Nico pour les changements de direction. Ils jouaient le lendemain à Angers pour la dernière date de la tournée et devaient se lever tôt (8-9h) , c'est pourquoi ils étaient contents d'avoir un toit pour une bonne nuit de sommeil. Au final avec les derniers on s'est couché il était 5h je crois, sans réussir à finir toutes les bières. Autant dire que le lendemain, le réveil était très très dur! Le temps que tous puissent prendre un café et une douche, la dernière datait bien de 2-3 jours (avec la transpiration des concerts.. hum!), ils ont décollé de chez moi vers 11h. Deux très bonne soirées en tout cas!

disques écoutés en écrivant ce post : BLACK CITY BABIES "Let it burn inside" cd & THERAPY? "High anxiety" cd

3 comments:

Pesu said...

Ca a l'air cool "La cinquantaine" pour ceux qui ont du "temps à perdre". Un mini tour report bien classe !

greg reju said...

Et donc t'as rencontré l'ami Jeff qui fait Up the zines ? Haha c'est un sacré bonhomme !

Guillaume Circus said...

Non Pierre, "La cinquantaine" je ne souhaite ça à personne!

Yep Greg mais j'ai vraiment pas eu l'occasion, pris le temps de discuter avec lui...